L’adversité a pour effet de susciter des talents qui, en des circonstances plus favorables, n’auraient pas éclos
(Horace)
Décidément la nature est toujours fâchée avec mon jardin en cette année 2024 et les récoltes ne sont pas à la hauteur de mes attentes. Mais je m’accroche et j’imagine de nouvelles méthodes que j’essaie de mettre en œuvre. Et toutes ces expérimentations vont sans doute m’aider et me permettre d’avancer.
En 2023 j’avais testé la culture en pots de certains légumes comme notamment les concombres, les salades, les tomates Cherry ainsi que le persil et le basilic. Le résultat étant très concluant mon amoureux m’a offert deux grandes jardinières en bois qui ont été installées à l’abri sur ma terrasse. J’ai reçu ce beau cadeau le 22 janvier et le montage a eu lieu le 25.
J’avais récupéré après la tornade du 24 juillet 2023 des vitrages non abîmés de la serre qui avait été détruite. Curieusement ces vitrages s’adaptent parfaitement sur les bacs et vont protéger mes premiers semis.
Le 11 février 2024 apparaissent les perce-neige abrités sous les noisetiers.
Le 5 mars je sème dans les mini-serres les tomates et les poivrons. La journée je sors les bacs sur la terrasse et je les rentre dans le garage pour la nuit.
Le 14 mars le jardin potager est labouré et le 18 mars mes deux amandiers qui viennent d’Espagne sont en fleurs. L’évolution est très rapide.
A partir du 26 mars je peux stocker les mini-serres à l’intérieur des jardinières qui sont couvertes la nuit.
Premières fleurs sur le bigarreau le 28 mars 2024.
Les verveines le 5 avril après un long hivernage en pots dans le garage.
Les Tritomes et les iris en plein épanouissement le 18 mai 2024.
Toujours le 18 mai je vais récupérer avec Christian à Champagne (au-dessus de Frangy) 5m3 de fumier de vaches bien décomposé à débarrasser. Quelle belle opportunité pour mon jardin !
Pour les pommes de terre cet apport de fumier arrive trop tard car elles ont été plantées le 1er mai mais je vais le répartir sur les plants de tomates, de courgettes et de courges.
A mon retour de vacances les pieds de tomates ont bien prospéré grâce au système d’arrosage automatique géré à distance par mon amoureux.
Ci-dessus les plants de salades Battavia et Feuilles de chêne. A l’arrière-plan dans le bac noir du milieu les plants de concombres. Il s’agit de bacs de récupération que j’utilise depuis des années et que je pose bien en hauteur pour les préserver des limaces.
A partir du 1er juillet 2024 mon voisin Christophe va m’apporter des quantités incroyables de cerises (plus de 30kg) en provenance d’une coopérative. Il s’agit de produits invendus qui allaient être jetés. Quelle chance pour moi de pouvoir sauver cette marchandise encore consommable et de surcroît délicieuse. Pendant plus d’une semaine j’ai stérilisé 108 pots de 0.500 litres et j’en ai distribué autour de moi.
Pour que rien ne se perde inutilement j’ai aussi réalisé 21 pots de confitures avec les cerises les plus mûres et 30 sachets de 0.500 grammes ont été stockés dans le congélateur. Je crois que nous allons bien nous régaler cet hiver.
Cette année j’ai décidé d’acheter 5 kg d’abricots Bergeron sur le marché de Bellegarde pour réaliser quelques pots stérilisés car j’aurai peu de mirabelles.
Mon jeune mirabellier qui remplace celui déraciné l’an passé par la tornade. Il produit déjà ses premiers fruits.
J’ai entièrement paillé le sol avec l’herbe du jardin.
Les rats taupiers qui sont végétariens ont décidé de s’attaquer à mes lignes de courgettes. Je vais en perdre une grande partie. J’ignore pourquoi une telle invasion se propage dans le potager cette année.
Le 5 août c’est Norbert qui m’invite dans son verger pour récupérer des mirabelles afin de compléter mes bocaux.
A gauche le mirabellier chez Norbert qui m’a permis de réaliser 11 bocaux de 1 litre chacun qui vont compléter mes 19 bocaux de 0.500. Il va falloir mettre en place un rationnement pour cet hiver.
Face au désastre constaté sur mes plants de courgettes, je sais que je peux compter sur la solidarité d’autres jardiniers. Céline et Christian m’offriront régulièrement leurs surplus.
Les courgettes offertes par Céline les 12 et 21 août.
Les courgettes offertes le 16 août par Christian.
Le 19 août il est temps de récolter les mûres. Cette année mes mûriers très exposés à la mini tornade de l’an passé ont eu beaucoup de mal à se remettre. J’ai donc été contrainte de m’approvisionner dans la nature avec des mûres sauvages pour réaliser mes 11 pots de confitures.
Au printemps passé j’ai profité de mon voyage en Hongrie pour rapporter des graines de poivrons. Deux variétés principales existent : les poivrons ronds qui se conservent dans le vinaigre et les poivrons allongés à farcir. Je suis assez satisfaite du résultat compte tenu du fait que les graines ont été semées tardivement le 16 avril.
MT Buda 20 août et 4 septembre 2024
Tout mon surplus de tomates impossible à consommer immédiatement va être séché et conservé dans l’huile d’olives. Les tomates un peu abîmées seront transformées en coulis.
Séchage le 21 août 2024 avec l’électricité solaire
Conservation dans l’huile d’olives le 23 août 2024
Transformation en coulis stérilisé le 25 août 2024
Le 20 août Anne-Marie m’apporte une série de gros cornichons que je prépare à la façon hongroise avec de l’aneth, des graines de moutarde et de coriande
. Ils viendront compléter ma propre récolte pour un total de 35 pots.
MT Buda 21 et 25 août 2024
Il y a eu beaucoup de pluie durant le mois de mai avec 144mm et les pommes ont été sérieusement endommagées. Je décide avant mon départ en vacances de récolter ce que je peux pour stériliser 25 bocaux de 0.500 litres pour cet hiver.
Le 29 août je profite de la lune descendante décroissante bénéfique pour la longue conservation pour récolter les pommes de terre. Toutes les pommes de terre abîmées seront immédiatement cuisinées, notamment en salade. Je vais en distribuer à Céline et Christian qui ont été très généreux avec moi en échange des courgettes.
75 kg de Charlotte et Chérie pour la longue conservation. La variété Rosabelle qui est récoltée au fur et à mesure de nos besoins est consommée depuis le mois de juin.
Les pommes de terre abîmées qui finissent en salade
Christian m’apporte le 31 août 20 kg de pêches de vigne de son jardin. Quelle aubaine pour moi. La pêche de vigne stérilisée se mérite car il faut parvenir à la peler et la dénoyauter sans l’abîmer. Mais quel plaisir de la consommer en hiver avec d’autres fruits. J’ai mis à rude épreuve ma patience pour produire 8 bocaux de 0.500 litres et 8 bocaux d’un litre.
MT Buda 1er septembre 2024
Ma dernière récolte d’haricots avant mon départ en vacances. Cette année je vais laisser mon jardin à Florence et Céline qui viendront à tour de rôle pour récolter ce qu’elles voudront.
Durant mon absence, le mois de septembre a été particulièrement pluvieux avec 149 mm. A mon retour je récolte les dernières verveines qui ont bien résisté au mauvais temps.
Comme la récolte de pommes n’a pas été fructueuse nous sommes allés acheter chez un producteur local des pommes bios à jus. Le 24 octobre à la faveur d’un jour sans pluie, nous profitons pour extraire le jus de pommes.
Le jus de pommes est stérilisé et immédiatement mis en bouteilles tandis que le reste va fermenter naturellement sans aucun apport (ni sucre ni levure de culture) dans des fûts en chêne pour se transformer lentement en cidre. Après plusieurs mois de vieillissement le cidre connaît sa dernière transformation avec la fermentation acétique naturelle pour devenir du vinaigre.
MT Buda 24 et 25 octobre 2024
Le 6 novembre (jour fruit) j’ai récolté 4 belles courges Butternut et 7 courges de Nice. Une partie a été distribuée à des connaissances. Les 22 et 26 novembre je récolte les kakis qui sont très beaux cette année.
MT Buda 22 et 26 novembre 2024
Massako notre amie japonaise m’avait fait goûter l’an passé des kakis séchés (Hoshigaki). C’est une tradition au Japon d’offrir des kakis séchés lors de fêtes. C’est sublime. En plus ce fruit contient beaucoup de vitamines A et C (source Wikipédia). Elle m’a expliqué comment procéder. Pour permettre de les suspendre il convient de garder une partie de la tige lors de la cueillette.
MT Buda 8 et 10 décembre 2024
J’ai donc suspendu mes kakis, après les avoir pelés, sur un séchoir à linge dans un endroit frais et je peux dire que je me suis régalée jusqu’à la mi-janvier 2025. Consommer des fruits secs en hiver est vraiment un atout pour la santé.
Comme chaque année, le jardin va se reposer durant tout l’hiver. Je vais ranger mes outils après avoir ramassé toutes les feuilles pour les répartir dans le potager afin de protéger et fertiliser le sol.
Je suis parvenue à remplir mes armoires de victuailles, y compris le congélateur, avec les fruits et légumes du jardin. C’est vraiment une grande satisfaction de consommer ses propres produits. L’année 2024 restera néanmoins une année de faibles récoltes.
L’année se termine avec l’arrivée de la neige le 23 décembre 2024 et le défilé des tracteurs illuminés le 24 décembre 2024.
MT Buda 23 et 24 décembre 2024
J’aimerais terminer cet article sur une note littéraire en vous présentant cet ouvrage ancien édité en 1765, offert par mon amoureux, qui l’a déniché chez un brocanteur. Le livre d’origine date de 1704 et l’auteur est un certain François De Gentil (1611-1726), frère retiré à la chartreuse de Vauvert. Le livre relate une conversation entre un jardinier et un amateur curieux sur les techniques de jardinage. Au début du 18ème siècle, l’arboriculture et notamment les chartreux, sont à la pointe du jardinage. C’est un livre pleins de bons conseils qui sont toujours d’actualités.
En 1704 il était déjà question du dérèglement des saisons !
Conseils pour les labours des terres lourdes et humides
Textes extraits des pages 98 et 221
Cet ouvrage est libre d’accès sur le site de la Bibliothèque Nationale de France sous gallica.bnf.fr
Encore des difficultés dans le jardin en 2024