LES PERSONNALITÉS QUI ONT MARQUÉ L’HISTOIRE DE CHAUMONT
Au cours d’un voyage organisé par l’Office de Tourisme du Val des Usses le 16 octobre 2016, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Joëlle Ghigo qui commente des balades sur Chaumont et qui participe également aux Journées européennes du Patrimoine.
Tout dernièrement, en septembre 2017, Joëlle a repris contact avec moi pour me demander si j’accepterais de publier sur mon site Internet une partie de ses travaux de recherches sur l’histoire de son village. J’ai immédiatement répondu favorablement à sa requête estimant que son travail devait être partagé par tous. Je vous livre ci-
Charles et Laurence Blanc (1904-
Né le 8 avril 1752 au château de Thiollaz à Chaumont, il oriente très tôt sa vie vers le sacerdoce et, avec l’aide de son cousin germain, Monseigneur Jean-
Monseigneur Jean-
(source Internet mémoires et documents publiés par l’académie Salésienne)
Il devient rapidement vicaire général du diocèse et prévôt du chapitre. Pendant la révolution (1789), il est arrêté deux fois puis libéré. Après le concordat (1801-
Durant son épiscopat, il fondera en 1807 le petit séminaire à la Roche sur Foron dans les locaux de l’ancien couvent des sœurs Bernardines qui reprendra le titre du collège Sainte Marie.
Il réimplantera les visitandines à Annecy qui voulaient reconstituer leur communauté en achetant un terrain à la périphérie de la ville en 1822. Un nouveau monastère fut construit en 1824 et une église en 1826 (source diocèse-
Dessin Delcampe.fr
Photo source Gallica.bnf.fr
Photo source Wikipédia
Il oeuvrera beaucoup pour l’éducation et surtout pour l’éducation religieuse (nouveau catéchisme). Il marquera son attachement à son village en faisant agrandir l’église de Chaumont et en restaurant la chapelle Saint-
L’église de Chaumont
Photo MT Buda 12.11.2011)
La chapelle Saint-
(Photo MT Buda 21.01.2016)
Chaumont vers 1924
Chaumont en 2011
Il demeure un intellectuel et le montrera dans son essai « de la nature de l’autorité souveraine ».
Monseigneur de Thiollaz s’éteint à Annecy le 14 mars 1832 à l’âge de 80 ans. Les obsèques se déroulèrent le 17 mars 1832. Le convoi, au départ du palais épiscopal parcourut les principales rues de la ville d’Annecy pour entrer ensuite dans la cathédrale. Le caveau destiné à la sépulture des évêques a été placé dans la nef latérale (source ouvrage Histoire de Monseigneur de Thiollaz, tome II, page 545).
Photo source diocese-
Père Pierre Marie Mermier
1790-
Pierre Marie Mermier est né le 28 août 1790 à Vovray, hameau de Chaumont. En 1792, le culte catholique est interdit et les prêtres sont poursuivis (la liberté de culte sera rétablie en 1800). Ses parents abritent des prêtres clandestins de passage dans la région. La messe est parfois célébrée en cachette chez eux ce qui fait naître la vocation de Pierre Marie Mermier (source Wikipédia).
Un bénitier à l’intérieur de la maison témoigne de la ferveur de la famille
(photo Jean-
C’est sa mère, Antoinette Bastian, ancienne élève du pensionnat de la Visitation, qui a tenu à ce qu’il reçoive une éducation religieuse. Son instruction sera d’ailleurs assurée par sa mère qui apprendra également à lire aux enfants du village. A 11 ans, il est confié à la petite école de Villy le Bouveret que venait d’ouvrir le curé du village. Collégien ensuite à Melan, il entre au séminaire de Chambéry en 1807 malgré les réticences de son père. Il est ordonné prêtre le 21 mars 1813.
Photo source Delcampe.fr
En 1819, il est nommé par l’évêque de Chambéry, curé du Châtelard (source Wikipédia). A partir de 1821, face à l’indifférence religieuse de l’époque, il se tourne vers les missions pastorales encouragé à ses débuts par Monseigneur de Thiollaz. Plus tard en 1838, il fonde la congrégation des Missionnaires de St-
Il tombe malade en 1857 et il perd la vue. Il entreprend néanmoins un pèlerinage à Notre-
La maison du couvent de Chaumont où les religieuses de la Croix étaient chargées de l’éducation des jeunes filles de campagnes témoigne de son attachement à son village natal.
Le 20 juin 2007, ont été transférées dans un caveau de la crypte de la basilique de la Visitation les dépouilles du missionnaire fondateur, le père Pierre-
La maison natale à Vovray
(photo Joëlle Ghigo 25 janvier 2018)
La Feuillette près du château d’Annecy en 1894 (Cliché J. Morand)
Source ouvrage La vie du Père Mermier par Léon Buffet 1926
Ce fut le premier petit pensionnat-
Maison de l’ancien couvent
(photo MT Buda 5 janvier 2018)
Entrée de la maison côté jardin
(photo Soeur Odile Vaudaux)
Agrandissement de la plaque
(photo Joëlle Ghigo janvier 2003)
Auparavant, ils reposaient en compagnie d’une trentaine d’autres missionnaires dans une crypte située sur un terrain voisin de la basilique que la Congrégation a vendu (source Wikipédia).
Crypte de la basilique
(Photo source Wikipédia)
Tombeau à gauche dans la crypte
(Photo Joëlle Ghigo 29 août 2015)
Mgr Pierre-
(photo extraite de l’ouvrage d’Adrien Duval « Pierre Mermier pionner de la Mission Pastorale en Savoie »).
Monseigneur Claude-
1752-
François-
1763-
François-
Extrait de l’inventaire de l’état civil de Chaumont
(1804-
Source Archives Départementales de la Haute-
Il épouse à Bruxelles le 11 juin 1798 Barbe-
Il eut 2 filles dont l'ainée mourut en bas âge en 1800.
Dès 1803, il participe avec Jean-
Il est le seul à faire des études qui vont l’emmener à l’Université de Turin où il obtient le diplôme de chirurgien. Il s’engage alors dans l’armée française en qualité de chirurgien militaire.
Par la suite, François Antoine Curtet va figurer parmi les fondateurs de l’école de médecine de Bruxelles établie le 3 août 1805 où il sera professeur dès 1806 (anatomie et pathologie interne). L’enseignement est réalisé dans l’Ancienne Cour (palais de Charles de Lorraine).
Amateur d’art, il figure en 1803 parmi les membres fondateurs de la société de peinture, sculpture et architecture de Bruxelles.
Lithographie par Jean-
(source Wikipédia)
Jean-
Gravure du 17ème siècle de la cour intérieure du palais(source Internet)
Il mourra dans cette ville où il est inhumé le 19 avril 1830 à l’âge de 67 ans.
Dans le chef-
Photo MT Buda 28 juillet 2016
(Photo source Internet)
(photo source Wikipédia)
Charles et Laurence Blanc
1904-
Photos collection privée de Michelle Blanc remises le 10 janvier 2018
Charles Clément Blanc est né le 3 mars 1904 à Saint-
Bien souvent, les gens croient que la résistance a consisté essentiellement en la lutte armée contre l’occupant, surtout dans cette région montagneuse où les maquisards étaient nombreux. La résistance était un fort mouvement de rébellion à l’ennemi et ses actions furent variées et multiples. Après la défaite de l’armée française en juin 1940, l’armistice entra en vigueur. Les troupes allemandes ne pénétrèrent pas en Haute-
Une famille BLANC de Saint-
Photo collection privée de Michelle Blanc remise le 10 janvier 2018
Dès 1942, il créa une filière chargée de faire passer par l’Espagne et le Portugal des personnes réfugiées en France et en Suisse et désireuses de parvenir en Angleterre afin de servir dans les armées alliées. Au début de 1944, de nombreux pilotes britanniques et américains dont les avions avaient été abattus au-
Charles BLANC entra en résistance avec un ami catalan Pierre CARTELET.
Le 25 février 1944, Charles et Laurence Blanc furent arrêtés à la gare de Perpignan par les SS. Après cette arrestation, Pierre Cartelet prit en charge les 15 aviateurs américains que le couple avait recueillis et leur fit franchir la frontière. Il fut lui-
Charles fut transféré à Lyon, torturé, condamné à mort et fusillé à la Doua le 7 avril 1944.
Mur des fusillés à la Nécropole Nationale de la Doua à Villeurbanne
(photos source Geneawiki.com et commons.wikimedia.org)
Sur la plaque apposée sur le mur des fusillés figure le nom de Charles Blanc sous le 7 avril 1944. Sur cette plaque sont répertoriés les noms de 77 résistants qui ont été retrouvés. 60 corps ont été rendus à leurs familles (source Wikipédia).
Laurence fut emprisonnée à Fresnes et déportée à Mauthausen puis transférée, probablement par le convoi du 2 mars 1945, à Ravensbrück d’où elle fut libérée par la Croix Rouge Suisse le 21 avril 1945.
Camp de Mauthausen en Autriche
(photo source mémoire de guerre)
Elle a été rapatriée à Annecy le 29 avril 1945 complètement épuisée. Elle décèdera à Chaumont le 16 décembre 1963. Charles et Laurence Blanc reposent ensemble dans le petit cimetière de Chaumont.
Pour Charles Blanc une plaque de la Royal Air Force Escaping Society. C’est une association caritative fondée en 1946 pour fournir une aide aux personnes et aux familles qui ont sauvé des membres de la Royal Air Force, évadés ou en fuite.
Pour Laurence Blanc une plaque de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes (FNDIRP). C’est une association créée en octobre 1945 qui rassemble toutes les catégories de victimes du nazisme et qui regroupe notamment des activités de mémoire.
Le 5 juin 1999, une plaque commémorative a été apposée sur la façade de la ferme où habitaient Charles et Laurence Blanc qui se sont installés sur le plateau des Daines en 1942.
Le 12 mai 2001, une stèle a été érigée sur le plateau des Daines qui rappelle le courage des résistants.
(photos MT Buda 4 août 2013)
Le 12 juin 2009, une inauguration de la place Charles et Laurence Blanc a été organisée à Chaumont. C’est Michelle Blanc (fille de Charles et Laurence) qui a dévoilé la plaque commémorative.
Photos MT Buda 5 janvier 2018
La Visitation
Parcelle 432 : maison de la famille Curtet (actuellement bâtiment de la mairie)
Parcelle 535 : autre maison de la famille Curtet
Photo Louis Buda 2 février 2011
(source exposition OT Val des Usses)
Photo MT Buda 14 août 2014
Charles Blanc a reçu des marques de reconnaissance du Maréchal Montgomery et du Président Eisenhower ainsi que de la ville de Perpignan qui a donné son nom au lycée professionnel de cette ville.
Armoiries de Monseigneur
Claude-
Extrait de la mappe sarde de Chaumont du 22 avril 1730
(source Archives Départementales de la Haute-
Ancienne école communale de Chaumont
Photo source delcampe.fr
Photo collection privée Joëlle Ghigo
L'action du Père Pierre Marie Mermier se poursuit de nos jours et dans le monde entier grâce à 1400 Sœurs de la Croix et 1300 Missionnaires de Saint-